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Mes plans sur la comète
31 décembre 2020

Brouillon de lettre de rupture

Félicitations, te voilà propriétaire d'un joli paquet d'argent, tu n'as donc plus besoin de mon salaire pour vivre. Vive l'indépendance ! Pour toi, comme pour moi ! Adieu les prises de tête.

Si je te l'avais annoncé avant, tu m'aurais fait du chantage. En te mettant devant le fait accompli, tu verras que je ne te suis pas indispensable. 

Tu as toujours compté sur les autres, leur gentillesse et leur argent, jamais tu n'as essayé de gagner ta vie. Au début de notre relation, tu m'avais dit "un jour le 59 sera ma maison", je t'avais répondu "ce sera sans moi", j'ai toujours détesté cette vieille maison, mon rêve à moi c'était d'acheter un appartement neuf. Grâce à mon salaire, tu as pu devenir propriétaire du 59, laisse moi vivre ma vie maintenant. 

J'ai calculé, les charges de la maison s'élèvent à environ xxx euros par mois, auxquelles il faut ajouter le remboursement du prêt à 759 (APL à déduire). Tu vas toucher 565 euros de RSA à partir du mois prochain. Un virement automatique est mis en place pour alimenter le compte courant.

Ça fait 19 ans que je te demande de trouver un job et de gagner ta vie, j'aurais dû mettre ça en condition sine qua non pour le mariage mais tu es un bon manipulateur et à l'époque j'étais encore amoureuse et je croyais que tu changerais. Tu as préféré continuer à profiter de l'argent que je gagnais et à demander le complément à ton père quand les fins de mois étaient difficiles (ou à détourner l'argent de l'association). 

Depuis trop longtemps, je dors sur un canapé ou par terre (on n'a pas toujours eu de canapé), tes ronflements sont un prétexte, la vraie raison est que j'ai peur de dormir à côté de toi. Je sais depuis peu que ça porte un nom : viol conjugal. Car oui, mettre un doigt à sa femme pendant son sommeil, ou profiter de son état de faiblesse dû à la maladie, c'est du viol, et si je l'avais su à l'époque j'aurais pu porter plainte. Le traumatisme est toujours là, toi tu as peut-être oublié. Quand le #metoo est apparu, je me disais que j'avais la chance de n'avoir jamais subi de harcèlement sexuel, mais en lisant des témoignages par ci par là, j'ai réalisé que toi tu m'en faisais subir, et que non, au sein d'un couple ce n'est pas normal. 

J'ai peur de tes accès de colère imprévisibles, peur de tes réactions disproportionnées, peur que les enfants en pâtissent et c'est cette peur qui m'a fait rester tant d'années. 10 fois au moins j'ai voulu te quitter, à cause de ta violence verbale et de ton alcoolisme. Tu m'as manipulée pour que je reste, déjà en 2006 souviens toi quand on a déménagé à Franche comté on avait fait des cartons séparés et j'espérais sincèrement que tu resterais dans l'appartement de ton père. En 2011, après un nombre de visites incroyables quand j'ai compris que tu ne voudrais pas habiter ailleurs qu'au 59. En 2015, en rentrant de Prague, j'étais allée voir un avocat (deux même, qui m'ont tenue le même discours : il faut le convaincre). Chaque fois je suis restée pour diverses raisons : je ne voulais pas que Pierre subisse une autre séparation, que la santé de ton père s'aggrave... et puis tu n'es pas un mauvais père. Mais je ne t'aime plus depuis tant d'années ! Tu as transformé tous les souvenirs qui auraient dû être heureux en mauvais souvenirs. 

Le baptême de Camille, où tu étais si bourré que tu avais vomi sur notre lit... notre mariage, où tu as refusé de confier Camille à mes parents pour notre nuit de noces et j'étais rentrée seule avec elle, et toi avec Manu qqs heures plus tard... le lendemain où tu as fait un scandale et t'es embrouillée avec Paule... la première échographie de Romain où tu as refusé de venir... la naissance de Romain où j'ai failli partir seule à la maternité... tous ces matins de Noël où tu faisais sciemment la grasse matinée, ou te faire couler un bain, pendant que les enfants t'attendaient pour ouvrir leurs cadeaux... toutes ces fois où nous nous sommes enfermés dans une chambre avec les enfants en attendant que tu te calmes. La fois où nous sommes restés enfermés dehors la veille d'une représentation de théâtre, quand j'ai dû emprunter l'échelle de la voisine pour passer par la fenêtre et toi qui me regardait en rigolant, espérant que je me casse la gueule, tu avais envoyé un message d'annulation et Camille et moi avions passé la soirée à rappeler tout le monde pour démentir et rassurer (Océane en larmes entre autres). J'ai pensé appeler le 17, mais je ne voulais pas traumatiser encore plus les enfants.

Tu achètes de l'alcool en cachette, tu payes en espèces ou avec la carte de l'association, mais tu présentes la carte Leclerc, donc je vois les tickets chaque semaine. 1 ou 2 bouteilles sur le ticket "officiel" que tu me donnes pour faire les comptes, et 2 ou 3 autres bouteilles payées à part. L'alcoolisme est une maladie, parles en à Marini et soigne ton addiction. 

Quand tu bois tu fais beaucoup de mal autour de toi, mais tu penses que les gens oublient. Non, un traumatisme ne s'oublie pas, il reste enfoui et ressurgit régulièrement. J'en ai accumulé tellement ! Je ne veux pas en connaître d'autres. C'est pour ça que je suis partie. 

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